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Yo, Emojli, levées de fonds ineptes, où va s'arrêter l'absurde ?

juill. 13 2014

Ces derniers jours ont vu l'arrivée sur la scène médiatique d'évènements surprenants, suscitant l'indignation, la moquerie, l'énervement : l'application Yo, jugée débile, des sommes considérables attribuées à des projets piteux...On n'a pourtant pas fini d'être confronté à des nouveautés étonnantes. Faut-il en rire ou les déplorer ? Commençons par les nouvelles applications sociales.

Elles font désormais partie intégrante de toute la communication digitale les icônes sociales qui renvoient à Facebook, Pinterest, Twitter, Snapchat. On les retrouve sur tous les posts, sur toutes les pages web. Un nouveau site de reseautage va faire encore plus fort dans le genre absurde: fin Juillet, début Août Emojli devrait faire son apparition.

Emojli

Ce qui le caractérise ? Il se passe de mots pour fonctionner, même dans la connexion, et ne se base que sur des "emoji", émoticônes, petites images qui représentent chacun une idée, un objet, un concept. Une blague ? Pas du tout puisqu'il semble qu'à ce jour 50000 personnes se soient "inscrites" avec des usernames de deux émoticônes.

Emojli fonctionne sur des icônes

A la base, il semblerait que les deux créateurs du site Matt Grey et Tom Scott, reconnaissables chacun, l'un par un sourire et l'autre par une étoile filante, soient partis à se moquer : les réseaux sociaux sont spammy et de plus en plus ridicules comme l'application Yo qui fonctionne sur un échange plutôt primaire d'onomatopée : "Yo", seul mot pour communiquer !

Pourquoi pas se parler par icônes tant qu'on y est ? Si au départ l'idée leur semblait farfelue, elle a cependant fait son chemin dans leur esprit. Ce nouveau mode de communication sera donc bientôt mis en place, pour une communication qui se simplifie de plus en plus : autrefois résonnait le son d'un tam tam primitif, actuellement c'est l'image qui domine, claire, explicite et compréhensible par tous. ( Elle n'est d'ailleurs pas forcément très raffinée dans sa représentation ).

On veut des images !

Le succès rencontré par les émoticônes, les petits cœurs, les visages souriants, qui encombrent tous les messages et s'invitent à toutes les lignes de nos chats sont bien la preuve que Emojli va faire un tabac. Le site serait l'aboutissement de 15 ans de recherche et de travail dans ce sens !

D'ailleurs, le concepteur de produit Matthew Rothenberg explique très sérieusement que ces "images" sont chargées d'une forte valeur symbolique très représentative des émotions de notre société et très travaillées sur leur connotation. En bref, il ne s'agit pas juste de petits symboles creux mais de représentations réfléchies et vraiment en accord avec l'esprit de communication rapide de notre époque, comme en témoigne l'utilisation massive ce mois-ci de petits ballons de foot qui agrémentent les comptes Twitter.

 Les Emoji les plus populaires

Retour sur le passé

Ce n'est pas un phénomène nouveau de société que cette émergence de l'image. Le premier émoticône remonterait, d'après le Wall street Journal, à 1982, petit fake semant la panique à propos d'une fausse fuite de mercure. Depuis ces petits symboles ont fait leur chemin, avec un développement massif dans les années 2000 où ils furent étudiés pour satisfaire les utilisateurs japonais, de plus en plus en quête de représentation visuelles et limités par leur bande passante.

La tendance ne fait que se confirmer : l'image renforce une idée d'appartenance à une communauté, de cohésion générationnelle, celle qui a grandi avec des symboles, avec les chats, avec une communication rapide, facile, instantanée et superficielle.

Même le crowdfunding est concerné!

Le phénomène qui touche les réseaux sociaux touche aussi d'autres domaines. Notamment les levées de fonds : en témoigne la colossale somme de 40000 récoltée sur Kickstarter, un site très connu de crowdfunding, pour financer une salade de pommes de terre ! ( le lien ci-joint vous permet ainsi d'accéder directement au site pour continuer à soutenir cette belle action ). Le demandeur de fonds, un certain Zank Danger Brown, avait besoin d'une poignée de dollars pour faire sa salade de tubercules. Il est repéré par le Cnet et c'est parti. Le rêve de Zank deviendra réalité. Les dons se multiplient drainant pour chaque action un "plus" sur le résultat. Actuellement le cuisinier de la patate envisage d'envoyer sa création culinaire dans le monde ! Pour couvrir les besoins alimentaires de pays émergents ?

Il lui reste encore un mois pour récolter des fonds supplémentaires. Seront-ils investis dans une couverture d'or finement pulvérisé? Et que penser du "plus"apporté par cette start up si innovante ?

Projet kickstarter et salade de patates

 

 

Tout cela peut laisser rêveur sur les besoins d'une société qui évolue dans un sens assez prévisible, où l'originalité fait souvent place à l'absurde tant son désir de communiquer dans l'urgence se fait fort et où les frontières entre l'être et le paraître sont totalement détruites.

Exister semble désormais synonyme de s'afficher et de se "desindividualiser" : un émoticône représente un groupe et une humeur générale, "je ne sais pas faire de salades de patates, aidez-moi !", j'envoie des images instantanées de ma vie sur snapchat, des vidéos de mon dessert sur Facebook....Et maintenant même, je peux cliper une minuscule caméra sur mes vêtements qui prend deux images de ma vie de 5 megapixels par minute avec un stockage de 6000 photos...Par contre le dispositif fonctionne sans arrêt, géolocalise....Pire que Snapchat, les Google Glasses dans l'annihilation de la vie privée...

Narrative Clip

 

 

 

 

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